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Avis des intégrés sur leur formation hors SCEI

Car il est aussi possible de candidater à d’autres formations que celles proposées par SCEI, vous trouverez ici des témoignages d’étudiants n’ayant pas intégré via SCEI.

Par exemple, les universités recrutent sur dossier, via un site “ecandidat” propre à chaque université. Il faut alors être attentif aux période de campagne pour déposer son dossier (à la même manière que les dossiers ENS).

Pour voir les intégrations par SCEI, voir ici.

Magistère d’Informatique, université Paris-Saclay

Présentation du Magistère en général

Le magistère est une formation universitaire en trois ans (3ème année de Licence, 1ère et 2ème année de Master) accessible après deux années de licence ou équivalent (deux années de prépa par exemple !).

Elle s’appuie sur les cursus classiques (pour faire 60 ECTS par année) et délivre en plus un “diplôme universitaire” d’un nombre variable d’ECTS (autour de 30).

C’est donc une formation qui se veut “plus poussée” que les cursus traditionnels de la fac, permettant de suivre des cours souvent assez avancés. Il faut donc être à l’aise sa formation initiale, mais les étudiants sortant de prépa correspondent souvent à ce profil.

Les magistères existent dans plusieurs matières, par exemple, en Mathématiques, en Physique ou en Informatique. Il est parfois possible de suivre un magistère en parallèle d’une école d’ingénieur, par exemple suivre le magistère de mathématiques de Paris-Saclay en étant à Centrale Paris ou encore l’ENSAE, ou bien suivre le magistère de physique de Paris-Saclay pendant une formation à Sup’Optique.

Présentation du Magistère d'informatique

Le magistère d’informatique (supposé de Paris-Saclay) a pour vocation de former à la recherche, dans différents domaines :

  • Informatique théorique (logique, théorie des compilateurs, langages de programmation et sémantique …) en suivant par exemple en master le MPRI.
  • Intelligence Artificielle en continuant par exemple en master 1 IA puis en M2 le MVA (attention contrairement au MPRI, l’accès au MVA en M2 n’est pas dû de droit, il est même très sélectif, mais le magistère constitue une bonne préparation).

En L3 nous pouvons choisir des cours pour commencer à nous orienter vers un master.

Voici des listes non exhaustive des cours disponibles (peut varier selon les années), certains sont obligatoires.

Les cours suivants sont aussi dans le tronc commun des licences 3 classiques, ils sont donc assez lents mais restent intéressants :

  • Algorithmique,
  • Logique pour l’Informatique
  • Génie Logiciel Avancé
  • Programmation Fonctionnelle Avancée

Les cours suivants sont exclusifs aux magistères et licences double diplômes, certains sont plus challengeants (comme Informatique Théorique) :

  • Compilation
  • Informatique Théorique
  • Optimisation
  • Introduction à l’Apprentissage Statistique
  • Algorithmes Distribués

Les deux cours suivants sont en communs avec l’ENS Paris-Saclay, ils peuvent demander du travail (surtout Lambda-Calcul) :

  • Lambda-Calcul
  • Programmation Avancée

Au même titre qu’une Unité d’Enseignement (UE), nous pouvons suivre au second semestre un Travail d’Encadrement à la Recherche (TER). Nous contactons un chercheur d’un laboratoire proche de l’université (LISN, LMF) ou même plus loin (certains sont allés à la Sorbonne) afin de travailler sur un sujet choisi par vous-même ou proposé par l’encadrant, au rythme d’une demi-journée par semaine. Il précède souvent le stage (mais pas forcément) qui, lui, est obligatoire, et d’une durée d’au moins deux mois (afin que nous soyons payés) à partir de mai.

Il n’est pas possible de suivre le magistère d’informatique en plus d’une formation dans une école (les cours sont trop différents pour pouvoir faire les deux en même temps).

Points positifs
  • Ce sont de très petites promos (mon année nous étions 20).
  • Les cours en communs avec les L3 accueillent beaucoup de personnes, mais cela arrive assez peu souvent, et plus du tout à partir du second semestre. Ainsi il y a peu de cours en amphi, le reste du temps ils se déroulent dans des salles de classe pour ~50 personnes max.
Points négatifs
  • Bien qu’il soit possible de faire beaucoup de sport et gratuitement ou presque (par exemple 40 euros l’abonnement à l’année pour les 4 salles de musculation), la vie étudiante est bien moins développée qu’en école. Il faut avoir des copains dans les écoles voisines pour s’amuser (petite recommandation pour les centraliens).
Témoignage

Je m’appelle Adrien, et mon choix de parcours en études supérieures s’est principalement construit autour de l’informatique. Au collège puis au lycée, j’ai découvert l’algorithmique et la programmation. En terminale (spécialités maths/NSI), je me suis davantage intéressé aux aspects plus théoriques de l’informatique (complexité, structures de données), ce qui motivait ma candidature en prépa. Bien que je n’avais pas un profil idéal, je me suis lancé vers le CIV, en quête de stimulations intellectuelles, n’ayant rien à perdre, et aussi curieux de découvrir la vie en internat qui, je pense, me rassurait par rapport à l’idée que je me faisais de la prépa.

J’ai intégré la première édition de la classe MP2I, puis la MPI. Ce furent deux années intenses, tant socialement (avec tous mes camarades sur place, à l’internat) que scolairement. J’ai le sentiment de m’être trouvé dans la matière qu’est l’informatique, et ce, même si je ne nageais pas toujours dans le sens de la matière (en cours, je perdais parfois le fil). Comme remède à cela (et c’est valable pour toutes les matières scientifiques), je ne peux que vous recommander d’au moins relire votre cours la veille : on ne peut pas tout comprendre sur le moment.

En revanche, j’ai rencontré des difficultés conséquentes en physique. Je suis arrivé avec du retard qui n’a fait que s’accroître au fil des années : je n’ai jamais pu mettre en ordre les bouts de connaissances que j’acquérais çà et là. Bien que moins marquée qu’en physique, la difficulté en mathématiques était présente aussi : due à un manque de travail, certes, mais aussi à un manque d’organisation, ce qui me faisait perdre en efficacité.

À ce stade, je savais que je voulais exercer le métier de chercheur en informatique théorique. Voulant mettre un terme à la multidisciplinarité pour me concentrer sur ce qui me plaisait le plus et suivre des cours de bon niveau dans ce domaine, aucune école d’ingénieur ne me séduisait (mais si vous avez le niveau pour préparer l’X ou Télécom et êtes enclins à suivre une année de tronc commun, cela peut être un bon choix).

Le choix le plus cohérent pour moi était de préparer le concours des écoles normales supérieures, même si je semblais éloigné du niveau requis, et de regarder les universités existantes. C’est en cherchant et en discutant sur internet que j’ai découvert le Master Parisien de Recherche en Informatique (MPRI), très réputé en France (dans le domaine de la recherche, du moins) et comportant des cours de qualité parmi un vaste choix (d’ailleurs, mon professeur d’informatique de prépa y avait plusieurs fois fait allusion). C’est un master commun avec des universités parisiennes (Paris-Saclay, Paris Cité) et de grandes écoles (ENS Paris-Saclay, ENS Ulm, X, Télécom).

Parmi les cursus universitaires, il y en avait un qui se détachait des autres, inédit en informatique : le “magistère d’informatique” de l’université Paris-Saclay. C’est une formation en 3 ans (L3 - M1 - M2) qui permet par exemple de suivre le MPRI à partir de la deuxième année (l’université de Grenoble propose aussi une formation du même nom, mais c’est différent, car à Paris-Saclay, c’est une formation à part, tandis qu’à Grenoble, c’est uniquement un projet de recherche en plus d’une formation classique).

Pas admissible aux ENS, mais avec un dossier, je pense, bien motivé, j’ai candidaté et rejoint le magistère d’informatique de Paris-Saclay.

Ce fut pour moi un soulagement de pouvoir me consacrer exclusivement à différentes branches de l’informatique théorique (logique, programmation fonctionnelle, calculabilité, compilateurs), avec plusieurs cours de bon niveau pour nous satisfaire (avec même deux cours en commun avec l’ENS Saclay). Un projet et un stage de recherche venaient en complément de la formation (des cours d’anglais aussi, mais eux n’étaient pas tellement les bienvenus). L’adaptation depuis la prépa s’est plutôt bien passée, pourvu que l’on ait l’habitude de programmer en OCaml ; les compétences théoriques étant déjà bien acquises, et les connaissances découvertes dans les cours étant nouvelles et indépendantes des cours de L1-L2.

Je dirais que les difficultés rencontrées pendant la prépa m’ont permis cette fois-ci de bien réussir mon année (j’avais appris à mieux me connaître, mes méthodes de travail étaient plus au point).

Finalement, suite à des préférences personnelles concernant les cours, j’ai décidé d’arrêter le magistère de Paris-Saclay l’an prochain (il est surtout intéressant la première année), pour intégrer le MPRI de l’Institut Polytechnique de Paris, dont les cours sont assurés par l’École Polytechnique. (Concernant le fonctionnement du MPRI, chaque établissement s’occupe de la formation en M1, et c’est le M2 qui est commun et qui se passe à l’université Paris VII.)

En conclusion, je voudrais adresser aux (futurs) étudiants ayant un profil assez proche du mien le message suivant : Les compétences développées en prépa valent le coup. Pouvoir suivre des cours dans des matières variées est une chance. Il faut être ouvert et accepter de toutes les travailler (au moins pour ces deux années), même si l’on a plus de mal avec certaines qu’avec d’autres. C’est le contrat de la prépa.

Puisque je n’avais pas eu beaucoup d’informations par la prépa pour le parcours que j’ai suivi (ce qui est compréhensible, car il est un peu atypique), vous pouvez me contacter à mon adresse (personnelle) : adrien.no@proton.me. Je serai heureux de répondre à vos interrogations.

Adrien, MPI lycée International de Valbonne (2023)